Beurre et poudre, un équilibre sur le fil du rasoir pour 2018
Plusieurs économistes s’inquiètent de la conjoncture laitière qui s’annonce pour 2018. Damien Lacombe, président de Coop de France - Métier du lait évoque même, le 1er février, une « année charnière » entre des producteurs qui ont besoin de refaire leur trésorerie et une conjoncture qui pourrait se dégrader rapidement. Le projet par Bruxelles de porter à zéro le plafond des achats à prix fixe dans le cadre de l’intervention publique fait frémir certains, surtout dans un contexte où 380 000 tonnes de stocks de poudre maigre dans l'UE pèsent sur le marché mondial. Il semble donc que 2018 ne sera pas encore une année euphorique pour les producteurs laitiers qui devront faire face à un contexte économique difficile et à des réformes structurelles avec le projet de loi des États généraux de l’alimentation (EGA).
« Toutes les conditions semblent réunies pour une nouvelle crise laitière, dure et longue », a alerté le 3 février, André Pflimlin, expert auprès du Comité européen des régions. Cette analyse fait suite à la décision des ministres de l’Agriculture européens le 29 janvier de porter à zéro pour 2018 le plafond des achats à prix fixe dans le cadre de l’intervention publique sur la poudre de lait écrémé à partir du 1er mars.