Analyse
La fin des 3R bouscule le monde des phytos
Plus d’un an après son entrée en vigueur, la suppression des remises, rabais, ristournes (aussi appelés 3R) continue de secouer le monde des phytos. Si un prix unique s’impose à chaque distributeur, les politiques commerciales se révèlent multiples. Deux stratégies s’affrontent. D’un côté, la dissociation entre produit et service, adoptée par une majorité de coopératives. De l’autre, une offre intégrée encore bien ancrée dans les négoces. Faute de pouvoir jouer sur la tarification, certains modifient leur gamme, abattent la carte des phytos importés. Sans tous avoir la même lecture des règles. Des distributeurs s’en sortent mieux que d’autres et gagnent des parts de marché. L’heure du bilan est proche, en cette fin de première campagne phytos sans les 3R. Quelques réajustements vont sûrement se produire. D’autant plus quand interviendront des contrôles par l’administration.
Une loi peut avoir l’effet inverse de celui recherché. Depuis le 1er janvier 2019, les remises, rabais, et ristournes sont interdits lors de la vente de phytos. Objectif : faire grimper les prix afin de réduire l’utilisation de phytos. S’il est encore tôt pour faire un bilan de cette mesure issue de la loi Egalim, des tendances apparaissent. « Pour le moment, c’est raté, estime Bruno Pichery, directeur Grands comptes chez Bayer CropScience.