Filière porcine
Une crise peut en cacher une autre
Une lueur d’espoir pour les producteurs… Une mauvaise nouvelle pour les industriels voire les consommateurs ? Le prix du porc affiche une tendance haussière depuis le début du mois de mars, après être resté stable pendant des mois, du fait d’une diminution de l’offre. Si les producteurs espèrent pouvoir rééquilibrer au plus vite leur trésorerie mise à mal par la hausse des céréales et un prix du porc stable, les abatteurs-découpeurs et les salaisonniers pourraient éprouver des difficultés à répercuter ces hausses sur leur prix de vente. Ce sera le principal enjeu de la filière dans les prochains mois. Comment va se répartir l’augmentation des prix aux différents maillons de la chaîne, quand on sait que les marges des industriels sont très faibles ? Si les prix de vente aux consommateurs devaient subir cette hausse, une crise de la consommation pourrait succéder à la crise de la production.
Après trois bons mois de quasi-stabilité des prix du porc, des frémissements sont apparus en février dans l’Union européenne. Le marché devrait progressivement s’animer sous l’effet de la raréfaction à venir de l’offre et dans la perspective du réveil printanier de la consommation de viande fraîche. Le kilo de porc vif est passé de 1,065 euro le 14 février 2008 à 1,272 euro par kilo le 13 mars 2008, soit une augmentation de 19,4 % en un mois. Au second trimestre 2008, le nombre de porcs produits devrait se réduire de 1,9 %, d’après l’Ifip (Institut du porc).