Guyane : une dynamique agricole unique et fragile
À rebours de la métropole, la Guyane connaît une forte expansion de son agriculture, qui gagne chaque année près de 1 000 hectares, sur ses 8 millions d’hectares de forêts. C’est aussi un territoire où les relations avec la grande distribution sont jugées plutôt bonnes. Toute la difficulté de l’agriculture guyanaise est de répondre efficacement à la demande de produits locaux, de structurer son offre. Un chantier entamé depuis dix ans avec la création de deux interprofessions, en 2012 et 2015, et bien avancé dans certaines filières animales, en particulier l’œuf où l’autosuffisance est désormais atteinte grâce un accord interprofessionnel pionnier. Mais l’ouverture d’un point frontalier, prévu pour 2022, pourrait chambouler les équilibres.
Entre une démographie galopante (+ 2,5 % par an entre 2011 et 2016) et une agriculture encore vivrière dans de nombreuses zones du territoire, la Guyane fait face à un important défi de souveraineté alimentaire, auquel l’expansion unique des surfaces agricoles (+1 000 ha/an de SAU ces dernières années) ne répond pas complètement. Le territoire cherche aujourd’hui à structurer son offre locale pour se faire une place face aux importations alimentaires majoritairement venues de métropole.