Analyse
La surmécanisation, entre mythe et réalité
Un cliché bien ancré présente l’agriculteur comme étant suréquipé. Posséder un tracteur serait d’abord une question de statut. La stratégie d’exploitation intègre en fait une multitude d’éléments, liés à la main d'oeuvre, la surface cultivée, la perception du risque, la fiscalité. Les derniers chiffres issus des centres de gestion confirment le poids de la mécanisation en grandes cultures. Ces charges ont atteint un sommet en 2013, avant que les investissements en matériel chutent par manque de revenus. L'année 2018-2019 marquerait une stabilisation des amortissements. Quant à la comparaison avec d’autres pays céréaliers, l’observatoire d’Arvalis montre bien que la France se situe dans le haut de la fourchette concernant les charges de mécanisation et main d’œuvre. Sans avoir à rougir par rapport aux concurrents d’Amérique du Nord. Des solutions de partage de matériel existent pour limiter les coûts de mécanisation, mais elles plafonnent.
L’antienne est bien connue, nourrie par ce type d’anecdote : étonné de voir quatre tracteurs dans une ferme aveyronnaise et non plus deux, un syndicaliste en fait la remarque. L’éleveur lui répond : « Comme ça, on ne dételle pas ! ». Loin d’être représentatif, ce cas entretient l’idée d’une surmécanisation de l’agriculture française. Mythe et réalité ? Un mythe, aux dires de certains.