Enquête
Méthanisation : boom en gestation
Selon le ministère de la Transition écologique, plus de 1 300 unités de méthanisation seraient en projet, pour 900 actuellement en fonctionnement. Tant de fois annoncé, le décollage de la méthanisation agricole serait en passe d’advenir, porté par un nouveau mode de commercialisation : l’injection (vente de gaz de ville). Autorisée depuis 2011, elle concerne 1 000 des 1 300 projets dans les cartons, tandis que la co-génération (vente d’électricité et de chaleur) reste sur une dynamique plus faible (250 projets). Selon les professionnels du secteur, c’est un coup de pouce du gouvernement en appui de GRDF et GRTGaz, annoncé fin 2017, par la prise en charge de 40 % des frais de raccordement, qui a amplifié le décollage de l’injection. Mais la dynamique est fragile, avertissent-ils : la baisse annoncée du tarif de rachat du biogaz dans les trois ans, et l’envolée du prix des matières facilement méthanogènes pourraient doucher les projets les moins solides.
C’est à un potentiel boom que se prépare la filière méthanisation dans les prochaines années. Avec 900 unités actuellement en fonctionnement, la filière n’a pas complètement atteint l’objectif de 1 000 unités en 2020 qu’avait fixé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll en 2013. Mais il risque bien de le dépasser à toute allure dans les prochaines années : selon le ministère de la Transition écologique, 1 335 unités seraient actuellement en projet. Parmi elles, l’écrasante majorité (1 085) est composée de projets en injection, contre 250 en co-génération.