Sexage in ovo : la filière pondeuses avance dans le flou
Jusqu’à aujourd’hui, seules trois marques françaises (Poulehouse, Cocorette et Loué depuis septembre) commercialisent des œufs de poules issues du sexage in ovo. Pourtant l’échéance approche car l’ancien ministre de l’Agriculture Didier Guillaume avait fixé à fin 2021 l’interdiction du broyage des poussins. Il faut dire que malgré cette annonce le contexte reste incertain pour réaliser ces investissements coûteux. Contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne, les pouvoirs publics français n’ont jamais précisé l’âge avant lequel un œuf devrait être sexé. Or le jour à partir duquel un embryon devient sentient est l’objet d’une controverse, selon l’Itavi. Et les deux techniques actuellement sur le marché – toutes les deux allemandes – ne font pas la même promesse sur ce point : Seleggt promet un sexage à J + 9, mais elle pêche par son prix face au concurrent AAT qui propose, lui, J + 13. Le contexte est d’autant plus incertain que cinq autres projets de R & D sont en cours dans le monde. Le projet français de Tronico promet par exemple un sexage à J + 8, mais il a pris un sévère retard durant le Covid, et aurait besoin de nouveaux fonds publics pour se relancer.
Si un couvoir français veut sexer des œufs de poules pondeuses, et éviter ainsi de faire éclore, trier, puis broyer les poussins mâles, il a aujourd’hui deux techniques à sa disposition : le dosage des hormones sexuelles de Seleggt et l’imagerie hyperspectrale d’AAT, deux entreprises allemandes.