Reportage en Ukraine (2)
La guerre du foncier n’est pas terminée
Le démantèlement des kolkhozes a radicalement changé la physionomie de l’agriculture ukrainienne. Notamment parce qu’elle a conduit des millions de paysans à devenir propriétaires de quelques hectares, qu’ils ne pouvaient ni vendre ni exploiter, faute de moyens, et qu’ils ont choisi de louer. Avoir une prise sur le foncier apparaît aujourd’hui comme un atout de taille pour les entreprises agricoles, qui peuvent ainsi se garantir une production… en quantité et en qualité.
Non, les tchernoziums ukrainiens ne sont pas à vendre. La question est souvent posée. Par les investisseurs étrangers qui souhaiteraient limiter leur prise de risque, par le FMI, qui y verrait un moyen de stabiliser l’économie nationale, mais aussi par le parlement ukrainien, désireux de clarifier la législation actuelle. Au moment de la redistribution des terres utilisées par les kolkhozes, chacun des anciens membres s’est vu attribuer un certain nombre de parts foncières de 1 à 3 ha.