UE/Mercosur : un sursis
Initialement attendue le 20 décembre au Brésil, la signature de l’accord commercial controversé entre l’UE et le Mercosur n’aura pas lieu d’ici la fin de l’année 2025, faute de soutien suffisant parmi les Etats membres. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a informé les chefs d’Etat et de gouvernement, le 18 décembre lors du sommet européen de Bruxelles, du report du dossier à janvier. Cette décision de dernière minute a été facilitée par un échange téléphonique entre la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et le président brésilien luis Inacio Lula da Silva. Selon son récit, rapporté par l’AFP, la cheffe du gouvernement italien lui a demandé de la « patience, une semaine, dix jours, un mois », en lui assurant que son pays soutiendrait l’accord in fine. Ce report offre un court répit à la France et à Emmanuel Macron qui n’a de cesse de marteler que l’accord ne peut pas être signé en l’état. En revanche, il représente un revers important pour l’Allemagne et l’Espagne qui poussaient ardemment pour une signature dans les prochains jours. Il est surtout une défaite pour la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen, cible principale de la manifestation agricole qui se s’est tenue le 18 décembre à Bruxelles.
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La présidente de la Commission européenne s'est néanmoins dite, le 19 décembre, « confiante » de parvenir à signer l'accord avec les pays du Mercosur en janvier. La date d’une signature dès le 12 janvier au Paraguay est évoquée par certains. Mais il faudrait d’ici là qu’un vote des ambassadeurs de l’UE puisse être organisé, sachant que celui qui était prévu pour le 19 décembre a été annulé. A l'issue du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement de l'UE, Emmanuel Macron a demandé que le texte «change de nature», avec davantage de garanties pour les agriculteurs. Il a notamment souligné avoir appelé « avec l'Italie, la Pologne, l'Irlande et plusieurs autres partenaires (…) la Commission à apporter des garanties sur le maintien des revenus de nos agriculteurs dans la future Pac ». Mais le président français a aussi reconnu que la réponse européenne à ces demandes sur les clauses de sauvegarde, la réciprocité et le renforcement des contrôles avançaient « dans la bonne direction ». Le Parlement européen, réuni en plénière du 19 au 22 janvier, va notamment devoir se prononcer sur l’accord trouvé sur ce dossier entre les négociateurs des institutions européennes en trilogue le 17 décembre. Un compromis qui ne reprend toutefois pas en totalité les amendements qu’avaient adoptés les eurodéputés en particulier l’obligation en matière de réciprocité des normes.