Vient de paraître
Le vin face aux sirènes de la mondialisation
S’il est un domaine agricole ancré depuis des générations dans la mondialisation des marchés, c’est bien le vin. Aujourd’hui, les professionnels s’interrogent avec anxiété sur la riposte à conduire face à la concurrence des vins du Nouveau Monde. Faut-il faire comme eux et miser à fond sur ces vins de cépage qui semblent avoir le vent en poupe ? Non, répond Jean-Pierre Déroudille dans un ouvrage récemment paru,
. Persuadé que l’avenir de ces nouveaux concurrents les amènera à se rapprocher du modèle français, ce journaliste du quotidien
, spécialiste de longue date du secteur, prône plutôt une « exception française » qui ancre le vin dans sa réalité culturelle. Il souligne les aspects structurels qui différencient pour l’instant les deux types de production et insiste sur les efforts de qualité à mener sans relâche. Il mise aussi sur la pédagogie à déployer pour apprendre la complexité au consommateur plutôt qu’à appliquer un marketing simpliste.
D’un côté, en France, la production viticole est profondément ancrée dans une réalité culturelle et politique. Tout part de la production, largement protégée par les politiques publiques et le législateur qui est à l’origine, surtout, de la reconnaissance des appellations d’origine. « Ce système conduit à un partage de la plus-value plus favorable aux viticulteurs », explique Jean-Pierre Déroudille. C’est, en quelque sorte, la rémunération d’une propriété collective de l’appellation.