Filière laitière
Lait excédentaire : quelles solutions ?
Les producteurs de lait s’inquiètent des problèmes de collecte dans certains bassins. Aux industriels de trouver des débouchés, clament-ils. Les industriels, eux, ne valorisent pas forcément bien tout le lait qu’ils collectent, ce qui peut leur causer des difficultés. « Le vrai souci pour les industriels, c’est que les éleveurs produisent des volumes dont ils n’ont pas besoin et ne savent pas quoi faire des excédents », expliquait récemment Jehan Moreau, directeur général de la Fnil à Agra alimentation. Dominique Chargé, président de la FNCL, déplore pour sa part l’incapacité structurelle des coopératives à trouver des débouchés bien valorisés et souligne qu’elles ne se sont pas assez reportées sur les poudres infantiles. La coopération, obligée de reprendre les laits abandonnés par certains transformateurs étrangers et suite à des défaillances notamment, a vu sa part de la collecte en France passer de 50 à 60 % sur les cinq dernières années. Une situation qui rend la nécessité de trouver des débouchés d’autant plus urgente. Au total, 1 milliard de litre de lait serait dans une situation de collecte précaire, dont 80 à 100 million dans une extrême précarité.
Tandis que les éleveurs plaident pour des solutions collectives (redistribution des quotas de producteurs qui se retirent par exemple), la Fnil rappelle que chaque entreprise est libre de gérer sa politique d’approvisionnements comme elle l’entend. Le tout dans un contexte de volatilité des prix (les marchés spots se sont effondrés au printemps) et d’incertitude sur les volumes liés à l’échéance de la fin de quotas. Certains cas concernent des entreprises liquidées ou en redressement judiciaire. D’autres sont davantage liés à la question du prix des marchés spots.