Bilan de l’agriculture en 2005
Des marchés difficiles pour clôturer 44 ans de «Pac ancien modèle»
Les marchés n’auront pas été très généreux pour les agriculteurs alors que se termine, en cette année 2005, l’ère d’une «Pac ancien modèle,» née en 1961. L’année qui vient de s’écouler aura en effet doublement marqué l’agriculture française. D’une part, la version française de la nouvelle politique agricole commune s’est, non sans mal, mise en place: la nature des droits à paiement unique (DPU) et les critères de conditionnalité des aides ont été peaufinés, non sans qu’existent encore bien des incertitudes pour bon nombre d’agriculteurs. Certains régimes spécifiques, comme la betterave sucrière, qui n’avaient pas été réformés avec la Pac, ont fait l’objet de décisions nouvelles. D’autre part, les marchés ont de nouveau été rigoureux cette année, entraînant une baisse générale du revenu agricole, avec certaines situations exceptionnellement graves et inaccoutumées comme la viticulture. Dans la plupart des cas, les volumes produits ont diminué sans qu’une hausse des prix ne vienne compenser le manque à gagner. Seul l’élevage s’en sort avec des dégâts limités. Mais dans tous les secteurs de production, la concentration a toute chance de s’intensifier du fait de la nécessité d’être plus que jamais compétitif. L’horizon est maintenant celui de 2013. Il devrait confirmer le retrait des politiques publiques, européennes en tout cas, menées depuis quarante-quatre ans pour développer l’agriculture.
Plus ou moins amendée, progressivement remise en cause, la politique agricole commune était, jusqu’à fin 2005, un mélange de soutien des prix ou des revenus, d’organisation des marchés, d’aide à la modernisation des structures de production. La nouvelle Pac qui se mettra en place au 1er janvier 2006 se cantonne à un soutien conditionnel au revenu (lié au respect de l’environnement, de l’hygiène des produits ou du bien-être animal) auquel s’ajoutent des aides au développement rural.