Contractualisation
La maîtrise des volumes passera par les coopératives
Depuis le 1er juillet, les coopératives laitières doivent se mettre en règle avec le décret sur la contractualisation. Les industriels privés se sont livrés à l’exercice contractuel au 1er avril non sans provoquer un grand émoi dans le monde agricole et politique, choqué par des propositions jugées inacceptables. Dans ce contexte tendu, les coopératives n’ont eu de cesse de répéter que l’obligation qui leur est faite de se conformer au décret était « un non sujet ». Un simple toilettage de leur règlement intérieur, voire de leur statut.
A ce jour, l’ensemble des coopératives laitières ont révisé leur règlement intérieur. La contractualisation, même si elle est une seconde nature pour les coopératives, n’a pas empêché certaines entreprises de changer les règles du jeu. Ainsi le système de prix et de volumes différenciés a été quelquefois introduit avant la date fatidique de fin des quotas. Si le principe est défendu par le monde de la coopération depuis de longs mois, force est de constater que certaines des modalités de définitions des volumes et des prix ne sont pas favorables aux producteurs. L’occasion a été saisie par certaines coopératives de sécuriser à la baisse leur approvisionnement en lait dans la compétition qui les oppose aux transformateurs privés. Une tendance réfutée par la FNCL. Plus globalement, cette logique du double prix/double volume modifie substantiellement la relation entre le producteur et sa coopérative. On peut donc s’attendre à des incompréhensions, voire même des contestations. Les coopératives, à la faveur de cette mise en conformité, donnent le signal que la maîtrise des volumes est leur affaire. Une manière d’avoir un levier sur les prix alors que ceux-ci sont encore la résultante des tendances interprofessionnelles.
Les conseils d’administration des coopératives laitières ont tranché. Ces agriculteurs élus par d’autres agriculteurs ont eu la lourde responsabilité de valider de nouvelles règles pour les producteurs de lait, associés coopérateurs ou non. La mise en conformité des règlements intérieurs des coopératives laitières a été réalisée conformément au décret sur la contractualisation laitière détaillant les clauses contractuelles de la LMAP (loi de modernisation agricole). Le timing du 1er juillet a été respecté.