À la recherche de la permaculture

Depuis cinq ans, la permaculture a fait une entrée fulgurante dans l’espace public. Mis en avant comme piste de recherche à développer par le Cese en 2015, puis par la Commission européenne en 2016, il aura fallu peut-être une apparition de la ferme du Bec-Hélouin dans le documentaire césarisé « Demain » et son évaluation par AgroParisTech la même année pour parachever le décollage de ce concept jusqu’ici marginalisé. Sur le terrain, la permaculture connaît un vrai succès auprès des jeunes installés en maraîchage bio. En Allemagne, un label commercial a même été lancé dans une enseigne nationale. La permaculture est pourtant plutôt rétive aux cahiers des charges. Souvent résumée à la micro-ferme maraîchère, il s’agit avant tout d’une éthique applicable à tout type d’exploitation, expliquent les scientifiques et ses promoteurs, et non pas d’une technique. Décryptage d’un concept souvent mal compris.
Reconnaissons-lui d’emblée une caractéristique, la permaculture est clivante ; elle a le don d’agacer ou de fasciner, notamment au travers de cet emblème qu’est la ferme du Bec-Hellouin (Normandie), devenue probablement l’exploitation agricole la plus célèbre de France, après la Ferme des 1 000 vaches. Pourtant, même ses contempteurs doivent s’y intéresser de près. Pas seulement parce que le concept connaît un vrai succès auprès du grand public, notamment depuis sa mise en avant dans le documentaire Demain, César du meilleur film documentaire en 2016.