Céréales
La volatilité des cours s’inscrit dans le marché français
Protégée par ses barrières douanières et ses stocks d’intervention, l’Europe, pas plus que la France, ne connaissait jusqu’à présent les affres du « weather market » en céréales. Quel en est le signe caractéristique ? Une hyper-réactivité des marchés aux prévisions des instituts météorologiques. Si ceux-ci annoncent une semaine de pluie quinze jours avant la récolte américaine de maïs, les cours de la céréale exploseront soudainement sur le marché à terme de Chicago, portés en plus par la spéculation exercée par les fonds de pension. En Europe, le phénomène est moins amplifié. Mais le weather market existe aussi, cette année plus que jamais. Pourquoi ? Le marché est très tendu. Descendus à un niveau extrêmement bas, les stocks d’intervention ne jouent plus leur rôle régulateur. L’Union européenne est donc de plus en plus sensible au déficit en céréales du marché mondial. Tout aléa sur les prévisions de production fait réagir le marché, de plus en plus volatile.
Stocks à zéro ou presque. Voilà où en est le marché européen du blé. En France, l’ONIGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) prévoit pour la fin de campagne 2006/2007 un stock de report de 2,1 millions de tonnes (Mt). C’est presque aussi peu qu’après la sécheresse de 2003, où il ne restait plus qu’1,9 Mt en stock. Mais la situation est bien plus serrée au niveau européen. Sur les 14 Mt de céréales dont la Commission disposait début juillet, elle ne devrait plus en conserver que 3,8 Mt fin juin.