Anticipation
L’agriculture, entre réalités de demain et visions du futur
Des tracteurs modulaires ou faisant de la récolte sélective, du sucre utilisé pour protéger les plantes, des serres recueillant la chaleur de l’été pour la restituer l’hiver, des gigantesques fermes verticales de 150 mètres de haut... des visions futuristes de l’agriculture se conçoivent dès aujourd’hui. En ce début de deuxième décennie du XXIe siècle, voici un dossier sur différents aspects que l’agriculture, demain, pourrait revêtir : certains sont réalistes, proches d’une application, d’autres peuvent être considérés comme dignes de romans d’anticipation. Mais de tous ces avatars sortiront sans doute des techniques utiles. Et puis, l’évolution la plus notable sera peut-être celle de l’agriculteur lui-même. Demain, l’exploitation agricole ne sera probablement plus gérée par un seul homme maîtrisant tout, du capital à la technique en passant par la commercialisation. Elle sera « flexible », l’exploitant développant des alliances avec ses voisins ou des prestataires pour s’assurer les meilleures compétences et donc améliorer sa compétitivité. C’est ce qu’envisage Jean-Marie Séronie, directeur général du CER France Manche et responsable de la veille économique du réseau CER France. Interview...
Agra Presse hebdo : La société demande aujourd’hui à l’agriculteur de multiplier ses compétences : il doit être fin agronome, gestionnaire de marché, commerçant... Comment peut-il, selon vous, concilier tous ces savoir-faire ?
Jean-Marie Seronie : Effectivement, le métier d’agriculteur se complexifie. L’exploitant doit être de plus en plus compétitif car la libéralisation des marchés accentue la concurrence et il doit aussi répondre aux préoccupations environnementales ou sanitaires grandissantes de la société.