Commerce extérieur
L’angoisse de la balance



Alors que nos échanges agricoles et agroalimentaires avec les pays tiers s’étaient stabilisés depuis 10 ans, c’est la balance commerciale avec l’UE qui se dégrade (-6,6 milliards d'euros depuis 2011). Elle est devenue, pour la première fois, déficitaire en 2018, à -294 millions d'euros. Les exportations vers nos voisins de l’UE ne progressent plus aussi vite que les importations, qui profitent d’une partie de la croissance - lente - du marché alimentaire français. Principaux marchés où la France recule : l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie. Produits emblématiques de ce creusement : les fromages italiens qui prennent de plus en plus de place dans les étals français ou les pommes et volailles polonaises qui prennent la place des françaises en Allemagne. Malgré ces reculs, la production des industries agroalimentaires françaises reste toutefois en croissance de plus de 8 milliards d’euros sur cette même période.
Depuis quelques mois, les rapports se multipliaient sur le thème d’une compétitivité dégradée de l’agriculture et de l’agroalimentaire français : un avis du Cese en 2018, un référé de la Cour des comptes et un rapport d’information du sénateur Duplomb au printemps. Un indicateur pourrait désormais leur rendre raison : la balance commerciale française avec l’UE est devenue négative dans le secteur agricole et agroalimentaire, probablement pour la première fois depuis les années 70, selon les chiffres compilés par l’économiste de l’Inra Vincent Chatellier.