Génétique
Le long chemin vers la résistance au mildiou

Malgré les progrès de la sélection génétique et l’apparition de variétés résistantes, la réduction de l’usage des fongicides est un long chemin : la preuve avec une maladie emblématique, le mildiou. Le procès qui a débuté à Libourne le 19 mars montre, en bio comme en conventionnel, la très forte utilité de ces variétés résistantes, en particulier dans les zones proches des habitations. Mais le développement et l’adoption de ces variétés sont un chantier au long cours, tant en vigne qu’en pomme de terre, deux plantes sujettes au redoutable champignon. En pomme de terre, l’obtention d’une résistance se fait souvent au détriment d’une qualité recherchée par le marché – le risque est pointé par certains en vigne – et la mise au point des variétés résistantes peut être rendue aléatoire, en pomme de terre comme en vigne, parce que le pathogène mute de façon plus ou moins prévisible. En clair, il faut parvenir à courir plus vite que le mildiou. Et à ce jeu, le secteur pourrait être tenté d’utiliser les dernières armes du génie génétique, les NBT.
’actualité du procès de deux châteaux viticoles bordelais devant le tribunal correctionnel de Libourne, qui s’est ouvert le 19 mars, montre à quel point la société est devenue sensible au sujet des pesticides, en l’occurrence des fongicides, justement. Idéalement, il faudrait des variétés de pomme de terre et de vigne qui satisfassent le consommateur final, mais cultivées sans fongicides ; qui rémunèrent le producteur et le salarié agricole, mais pas plus chères que les autres, et cela dans un marché ouvert… ; et que cela soit fait tout de suite.