Interview de Jean-Michel Lemétayer
« Le syndicalisme doit peut-être regarder les choses un peu autrement »
La FNSEA a engagé une réflexion sur le syndicalisme dont les conclusions seront dévoilées au prochain congrès du syndicat fin mars. C’est dans ce contexte que Jean-Michel Lemétayer a accepté de se livrer à un décryptage de l’année passée qui a provoqué quelques turbulences au sein de la « grande maison ». Le président de la FNSEA l’admet, « il y a eu des défaillances notamment suite à l’accord du 3 juin sur le prix du lait et le manque d’explication sur le terrain ». De fait, ce vide a été occupé notamment par le mouvement Apli. « Il y aura des poches de contestation », avoue-t-il. Selon lui, les difficultés ont commencé avec le débat sur le rééquilibrage des aides de la Pac. Réaliste, il admet qu’à la lumière des événements de 2009, il est fort probable qu’il y ait des adhérents en moins d’autant que les présidents de fédérations ont été « secoués ». C’est pourquoi la FNSEA a décidé de bouger. « Le syndicalisme que je défends, frappé du contexte de 2009, doit peut-être regarder les choses un peu autrement », souligne le leader syndical qui se dit « ouvert au débat » sur le pluralisme dans les interprofessions à condition de poser les vraies questions.
Cette année « horribilis » au niveau du revenu agricole, comment l’avez-vous vécue syndicalement par rapport à des événements inhabituels qui vous ont touché comme la contestation des céréaliers d’Ile-de-France à votre congrès ou encore les événements du Space ? Cette année a-t-elle été pénible pour le président de la FNSEA ?
Cette année 2009 a d’abord été pénible pour les agriculteurs français. Une très mauvaise année pour les producteurs ne peut pas être facile pour le président de la FNSEA.