Foncier
Les agriculteurs manquent de terres
Le marché du foncier agricole est de plus en plus restreint. C’est le constat fait par la Fédération nationale des Safer (FNSafer) lors d’une présentation du « marché immobilier rural 2010 », le 24 mai à Paris. Entre une demande immobilière soutenue en zone rurale et un manque de trésorerie des exploitants agricoles, particulièrement en 2009, « les achats des agriculteurs reculent depuis le pic de 2008 », indique la FNSafer. D’ailleurs, si les terres à destination agricole représentent 64% des surfaces vendues en 2010, elles ne comptent que pour 36% des ventes et 23% des flux financiers. En effet, depuis quatre ans, ce sont les achats de résidences principales ou de terrains à bâtir qui dominent le marché du foncier rural. De plus, un phénomène de rétention des terres agricoles apparaît, en raison de perspectives de fortes plus-values à moyen terme. Globalement, outre la pression de l’urbanisme, le prix des terres agricoles est très largement fonction de la valeur potentielle des productions. Si au niveau français le prix des terres et prés libres non bâtis a progressé de 1,9% en moyenne, à 5 230€/ha, le prix des terres en zone de grandes cultures a tendance à se raffermir nettement, alors qu’en zones d’élevages il a tendance à se déprécier.
«Entre 2006 et 2010, en moyenne chaque année, 78 000 hectares de terres agricoles sont devenus constructibles », a indiqué Robert Levesque, directeur des études de la Fédération nationale des Safer (FNSafer), lors d’une conférence de presse le 24 mai à Paris. Pour lui, « le gaspillage de terres agricoles continue avec l’équivalent d’un département français perdu tous les quatre ans ». L’immobilier semble prendre le pas sur l’agriculture, en ce qui concerne l’allocation du foncier rural en France.