Volatilité des cours
Les céréaliers tentés de faire cavalier seul
« Rien ne va plus ! » Cette maxime de croupier de casino résume plutôt bien la campagne 2007/2008 de commercialisation des céréales. Jamais les prix français n’avaient fluctué aussi fortement, tant en céréales à paille qu’en maïs. Un contexte qui a réveillé les envies de spéculation des agriculteurs. Difficile de vendre en prix moyens quand les cours varient de 20 euros/tonne en une journée. Sauf que les organismes stockeurs ne s’étaient pas tous préparés à l’émergence de ces stratégies plus individualistes. Et en maïs comme en blé dur, certains se sont retrouvés à court de marchandise, ratant parfois des contrats. A quelques semaines de la fin de campagne, les silos sont loin d’être vides, alors même que le manque de disponibilités en céréales a poussé dans la rue Egyptiens ou Indonésiens. Gérer la volatilité n’a pas été une mince affaire. Les choses semblent rentrer dans l’ordre pour la campagne à venir. Mais les coopératives ont compris la leçon et travaillent d’arrache-pied au renforcement des relations avec leurs adhérents. Car c’est là que se trouvent les clés de leur approvisionnement et de la régulation du marché.
Quelque 450 euros pour une tonne de blé dur ou 220 euros pour le même volume en maïs : ces niveaux de prix auraient dû pousser producteurs et collecteurs à vendre toute la récolte et même plus. Mais il n’en a rien été. « Nous aurions dû finir l’année avec des stocks de blé dur de moins de 150 000 tonnes, estime Guillaume Duboin, directeur général d’Oxalliance, structure qui réunit Audecoop et la Toulousaine des céréales. Or nous allons terminer l’année avec plus que l’an passé.