Tribune
Les sols ne sont pas si pauvres, selon l’Inra
L’appauvrissement des sols est-il si alarmant qu’on le dit parfois ? Réagissant à une analyse de Lydia et Claude Bourguignon dont Agra Presse s’était fait l’écho
, deux chercheurs de l’Inra, Pierre Stengel, directeur de recherche et Dominique Arrouays, directeur de l’Unité Infosol, estiment que la situation n’est pas exactement celle décrite par les Bourguignon. C’est, néanmoins, une question suffisamment sérieuse et pour laquelle des outils d’analyse ont été mis en place. Les chercheurs se fondent notamment sur la Base de données des analyses de terre (BDAT). Celle-ci collecte, auprès des laboratoires agréés, l’ensemble des données analytiques produites pour leurs clients. Elle dispose ainsi d’un fichier de 1 200 000 échantillons et de plus de treize millions de données analytiques, recueillis depuis l’année 1990. Voici un extrait du courrier qu’ils ont adressé à Agra Presse :
«La teneur moyenne en matières organiques des sols de France n’est certainement pas de 1,3 %. En moyenne, pour les sols principalement agricoles représentés dans les données de la BDAT, elle est de l’ordre de 2,5 %. Cette même BDAT montre que la décroissance se poursuit dans les régions où ont eu lieu des mises en culture de prairies dans les dernières décennies (cas de la Bretagne, par exemple). En revanche, elle se stabilise, voire s’inverse dans certaines régions de grande culture ancienne.