Machines agricoles : et si on les conduisait à (grande) distance ?
En exclusivité pour Agra Presse, la start-up française Agreenculture annonce le développement, depuis juin, d’un service sécurisé de télé-opération (contrôle et conduite à distance) de robots agricoles et de tracteurs en champs, jusqu’à 600 km de distance. D’ici septembre prochain, elle espère proposer aux agriculteurs de pouvoir suivre et piloter, depuis leur smartphone, un tracteur rendu autonome, ou bien – s’ils le souhaitent – de confier cette tâche à une équipe de téléopérateurs. Une manière de pousser plus loin la délégation du travail cultural aux petits robots agricoles, dont le nombre atteint déjà 300 à 400 dans les champs français. Et une façon de rendre plus attractifs les tracteurs autonomes, dont la diffusion est restée jusqu’ici très confidentielle. Plusieurs réglementations sont d’ailleurs en passe d’être révisées, à Genève et à Bruxelles, qui pourraient clarifier les règles du jeu. En attendant, les grands tractoristes semblent encore hésiter entre tracteurs autonomes et petits robots.
Pourquoi n’y a-t-il pas encore de tracteurs sans conducteurs dans les champs ? Pour Agreenculture, la réponse est claire : 1 % des tâches qui y sont réalisées par l’agriculteur ne peuvent pas être modélisées et déléguées à un automate. Comme vérifier l’état d’une charrue en bout de champs, par exemple. Ce seraient donc ces opérations courtes mais cruciales qui imposent à l’agriculteur de rester au volant pendant de longues heures.