Commercialisation
Marchés d’intérêt national : la réforme qui divise les filières
Le jeudi 10 juin au soir, le Sénat est revenu sur une réforme décidée à l’Assemblée nationale en première lecture : les Marchés d’intérêt national (MIN) continueront à bénéficier d’un « périmètre de protection », zone à l’intérieur de laquelle il est interdit à des grossistes de s’installer. Le dispositif est assoupli mais il est maintenu. A moins qu’à l’issue d’une commission mixte paritaire qui sera institué entre le sénat et l’assemblée, la version des députés ne soit finalement retenue. Une intense campagne de lobbying tant de la part des partisans du statu quo que de la part des adeptes de cette réforme, avait précédé le vote du Sénat. Au sein même des organisations syndicales, d’agriculteurs notamment, les avis étaient partagés. L’enjeu est d’importance, tant le volume de produits agricoles frais vendus sur les MIN est considérable. Un rôle que symbolise notamment le MIN de Rungis qui irrigue le commerce de détail et les dizaines de milliers de restaurants de la capitale et de sa banlieue.
Le Sénat n’a pas confirmé le vote de l’Assemblée nationale. Le Parlement, en commission mixte paritaire devra bientôt décider s’il veut supprimer les périmètres de protection des MIN. Ces périmètres dans lesquels il est interdit à des grandes centrales d’achat de grossistes de s’installer. Baptisé parfois l’amendement Metro (du nom de la centrale d’achat du grossiste d’origine allemande). Un amendement de la député Catherine Vautrin, inspiré par une directive européenne, avait été adopté à l’Assemblée nationale dans une loi sur les réseaux consulaires et le commerce.