Négociations de l’OMC
Tentative de « percée » à Genève
Dernière ligne droite pour les négociations à l’OMC : réunis à Genève entre le 29 juin et le 2 juillet, les principaux négociateurs de l’organisation mondiale du commerce ont tenté de trouver les bases d’un accord sur la libéralisation du commerce. L’enjeu agricole s’est avéré, une fois encore, crucial. Quelles concessions les Etats-Unis feraient-ils sur la réduction du soutien à leurs producteurs ? Qu’accepterait l’Union européenne sur l’accès à son marché agricole ? Telles étaient les deux principales questions agricoles encore non résolues au soir du 29 juin. À cela s’en ajoutait une troisième : quelle baisse de leurs droits industriels seraient prêts à accepter les pays émergents comme le Brésil et l’Argentine. La rencontre de Genève devait se borner à fixer les « modalités » des engagements précis que les 149 pays membres de l’OMC doivent prendre d’ici la fin de l’année pour libéraliser les échanges mondiaux. C’était déjà beaucoup. « Reporter la décision mènerait à l’échec assuré », avait averti Pascal Lamy, le directeur général de l’organisation, tandis que la représentante américaine pour le commerce, Susan Schwab, se contentait d’ « espérer une percée ». De son côté, le commissaire européen Peter Mandelson, observé de près par certains États membres de l’Union, n’avait pas caché son intention de pousser plus loin son offre agricole au cas où ses principaux interlocuteurs feraient un mouvement pour débloquer la situation. Une position jugée totalement inacceptable par La France dont le ministre de l’agriculture, Dominique Bussereau montait au créneau pour préférer « pas d’accord à un mauvais accord ».
Trois questions majeures se posaient à Genève à compter du 29 juillet dans les arcanes de l’OMC : les États Unis vont-ils véritablement accepter de réduire leurs soutiens agricoles ? Les pays du G20, grands exportateurs agricoles, vont-ils accepter d’ouvrir leurs marchés de l’industrie et des services ? L’Europe va-t-elle accepter de faire un nouveau pas vers un accord ? De ces trois questions dépend la conclusion du cycle de Doha qui aura des conséquences lourdes pour les agricultures du monde entier et de l’Europe en particulier.