Social
Un demi-million d’agricultrices en mal d’équité
Les femmes salariées d’exploitation sont principalement en CDD. Les autres, en CDI, travaillent majoritairement à temps partiel. C’est le résultat d’une étude menée par la MSA consacrée aux femmes dans l’agriculture en 2010, parue le 27 janvier. Traduction : si les femmes conjointes d’exploitants se professionnalisent de plus en plus et que le nombre de chefs d’exploitations se stabilise depuis dix ans malgré la baisse des effectifs globaux, les salariées agricoles se maintiennent, elles, dans la précarité, subie ou voulue, affirment-elles. D’une part, le phénomène serait répandu à toutes les travailleuses de la société, expliquent les observateurs, d’autre part « c’est comme ça en agriculture pour les deux genres ». Mathématiquement, on obtient la double peine pour les agricultrices. Mais heureusement, des voix s’élèvent et une représentation plus équitable pourrait en 2013 s’imposer au sein des chambres d’agriculture. Un nouveau pas pour les agricultrices qui représentent, en production, plus de 500 000 personnes. En attendant, la peur d’embaucher une femme à cause de la possibilité d’une maternité est encore souvent évoquée par les salariées.
«La campagne, c’est les travaux forcés à perpétuité », déclarait il y a trente ans Madame Tarrit, une agricultrice de la Haute-Loire interrogée par le réalisateur Daniel Vigne dans son documentaire Femmes en campagne. En 2010, le cinéaste a récidivé, mais cette fois-ci, c’est une Madame Guelon, épanouie, agricultrice dans le Puy-de-Dôme, qui témoigne : « L’agriculture m’a permis de me sentir femme ». Quelle réalité pour l’agricultrice aujourd’hui ?