Crise de l’élevage
Un plan européen qui ne convainc pas
Se voulant à la fois une réponse urgente et dans la durée, le plan d'aide concocté par la Commission de Bruxelles pour répondre à la crise de l'élevage a du mal à convaincre. Accueilli sans enthousiasme excessif par les ministres de l'agriculture, qui doivent encore en débattre, et sévèrement jugé par les organisations professionnelles, il doit, pour le moins, être affiné pour éviter que l'aide d'urgence de l'ordre de quelque 400 millions €, sur une enveloppe totale de 500 millions €, à répartir entre les Vingt-huit pour les producteurs de lait, ne soit un coup d'épée dans l'eau, comme ce fut le cas en 2009. Et aussi pour s'assurer que l'avance exceptionnellement autorisée de 70 % sur l'ensemble des paiements directs 2015 puisse être versée rapidement, malgré la lourdeur des contrôles. Dans le secteur laitier, et s'en tenant au principe de « l'orientation vers le marché », l'exécutif européen a résisté aux appels insistants à un relèvement temporaire du prix d'intervention. Pour le moyen terme, il a pris quelques engagements – améliorations du « paquet lait » de 2012, rééquilibrage des pouvoirs dans la chaîne alimentaire – qui restent flous, et auxquels s'ajoutent les efforts déployés pour accéder à de nouveaux marchés extérieurs.
Les ministres de l'agriculture de l'UE reviendront le 15 septembre, à l'occasion d'une réunion informelle au Luxembourg sur les réponses à la crise de l'élevage que la Commission européenne a proposé d'apporter lors de leur Conseil exceptionnel du 7 septembre à Bruxelles. Un conseil qui s'est tenu entouré de manifestations de quelque 7 000 agriculteurs (1).