OCM Vin
Un projet de réforme sans concessions
Concurrence des vins du Nouveau monde, baisse de la consommation, accumulation de stocks invendables: Bruxelles est sur le point de proposer une «réforme fondamentale» de l’organisation commune du marché viti-vinicole le 21 juin. D’inspiration très libérale, le projet de Mariann Fischer Boel qu’Agra s’est procuré fait table rase du passé. Son intention est de rétablir au plus vite l’équilibre du secteur et de donner aux producteurs et au négoce les moyens d’affirmer la présence des vins européens sur le marché mondial. Pour ce faire, la commissaire à l’agriculture entend en finir une fois pour toutes avec les distillations et autres mesures de marché destinées à éponger les excédents qui n’ont cessé de s’accumuler ces dernières années. La priorité clairement affichée par Bruxelles est de mettre un terme à la surproduction en réactivant le programme d’arrachage. Pas moins de 400 000 hectares de vignoble sont en effet considérés comme indésirables. A titre de compensation, les viticulteurs auraient la possibilité de bénéficier, dans une certaine mesure, du régime de paiement unique. Quant à d’éventuelles crises passagères, les Etats membres disposeraient d’outils et de fonds pour y faire face. Mais les crédits qui seraient répartis entre les pays producteurs risquent d’être bien insuffisants pour faire face à toutes les difficultés provoquées par les bouleversements voulus par Bruxelles. En tout cas, ce n’est pas en autorisant le recours à des pratiques œnologiques ultra-libérales, comme les mélanges de vins de toute origine, que la Commission rendra la gestion du secteur plus facile.
Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l’agriculture, est déterminée à réformer de fond en comble l’organisation commune de marché du vin afin de rendre le secteur « durable, compétitif et prêt à faire face à une concurrence en constante progression» comme elle l’a récemment déclaré. La Commission européenne doit se pencher le 21 juin sur l’avenir du secteur viti-vinicole de l’Union. Dans son projet de communication, la Commission européenne souligne avec force la détérioration de plus en plus forte de l’équilibre entre l’offre et la demande.