La crise du lait
Bruxelles se borne à jouer sur les calendriers réglementaires
Malgré la forte pression des manifestations d’éleveurs dans plusieurs pays de l’Union, la crise du prix du lait ne conduira pas à un tournant de la politique laitière européenne. Au dernier Conseil agricole, la Commission a tout juste concédé un versement anticipé des aides directes, voire un prolongement de l’aide au stockage privé et de l’intervention sur le beurre, mais sans rien lâcher sur la disparition programmée des quotas. A Paris, bien que les propositions des deux médiateurs nommés par Michel Barnier et Luc Chatel ne soient attendues que pour la première quinzaine de juin, les fédérations nationales de la filière ont accepté de reprendre les discussions le 28 mai au CNIEL. L’espoir que soit ainsi « fixé le cap d’un prix annuel juste », selon l’expression du ministre de l’Agriculture, n’est quand même pas aisément partagé tant que le flou juridique demeure sur ce que peut faire ou dire l’interprofession.
Face à la crise laitière en Europe et en dépit de la forte mobilisation des producteurs de lait européens Les producteurs de lait (essentiellement allemands, français et belges) ont manifesté bruyamment le 25 mai devant le siège du Conseil des ministres à Bruxelles pour alerter l’opinion sur la chute des prix.