Concurrence
Distributeurs, groupes agroalimentaires et PME : qui souffre le plus ?
Alors que la grande distribution et les agriculteurs sont arrivés, le 17 mai, à des accords de modération de marges applicables à l’ensemble des fruits et légumes pendant les situations de crise agricole conjoncturelle et dans le contexte de la discussion de la LMA, la FCD refuse de jouer seule le mauvais rôle. Le sort des grands industriels de l’agroalimentaire n’a, selon elle, rien à envier aux distributeurs hexagonaux qui font par ailleurs pâle figure par rapport aux leaders mondiaux du secteur. Un credo qu’elle justifie par une étude présentée le 12 mai. Seulement voilà, cette étude compare les marges de groupes dont certains sont largement internationalisés, sans que l’on sache vraiment quels sont les profits générés en France. Comment, dans ce cas, tirer des conclusions fines sur la situation dans l’Hexagone ? Et comment appréhender la situation des PME, qui sont loin d’avoir la puissance de négociation des grands groupes face à la distribution ? Reste ce constat d’une moindre rentabilité des distributeurs français par rapport à leurs concurrents internationaux, sans aucune piste d’explication.
Face à des « industriels qui essayent de détricoter la LME », et dans le contexte de discussion de la LMA, la grande distribution fourbit ses armes. « Nous traiter de mafieux c’est nous insulter et on ne l’acceptera pas », a déclaré Jérôme Bédier, président de la FCD le 12 mai à l’occasion de la présentation d’une étude sur la distribution alimentaire française face à ses homologues internationaux et aux industriels sur la décennie 2000-2010, réalisée par le cabinet Casas et associés. Etude, qui, il faut bien le dire, soulève plus de questions qu’elle n’en résout.