Fiscalité
Ecotaxe, le retour
Ajournée sine die par le gouvernement Ayrault fin octobre dernier après la fronde de la Bretagne, l'écotaxe refait parler d'elle. Ségolène Royal, ministre de l'Écologie et de l'Énergie, veut l'enterrer. Après avoir ciblé les camions étrangers, elle lorgne maintenant les sociétés d'autoroute pour combler le manque à gagner. Ses déclarations enterrent mort-né le rapport publié par une mission d'information parlementaire ad hoc. Tout cela va pour l'instant plutôt dans le sens des demandes des acteurs agricoles et agroalimentaires. Avant de finaliser son projet, le gouvernement attend toutefois les conclusions de la commission d'enquête du Sénat sur le contrat avec Ecomouv', société chargée de la collecte de la taxe, le 27 mai. Ce partenariat public-privé particulièrement embarrassant pour le gouvernement représente une contrainte de poids dans le dossier, qui devrait être bouclé en juin.
Portiques incendiés, violences, rassemblement des mécontents de tous bords sous la « casquette » des bonnets rouges, l'écotaxe a donné lieu, l'automne dernier, à une union sacrée en Bretagne. Devant les risques d'embrasement, le gouvernement avait plié, ajournant la taxe et annonçant une (nouvelle) concertation sur le sujet. Parmi les secteurs économiques les plus mobilisées, l'agriculture et l'agroalimentaire, particulièrement touchés par un système qui revenait à taxer plusieurs fois les mêmes produits et ce tout particulièrement au sein de transports régionaux.