Crise laitière
Entremont face à un choix urgent
Entremont traverse une période très difficile. Ses pertes ont atteint 19 millions d’euros au premier trimestre de cette année et son endettement s’élève à 375 millions d’euros. L’avenir d’Entremont est très important pour la filière laitière bretonne, puisque le leader européen de l’emmental absorbe 30 % de sa production. Le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) s’est réuni le 16 juillet pour délibérer sur l’avenir d’Entremont. Plusieurs solutions sont à l’étude : la reprise par Lactalis ou Sodiaal, les deux seuls candidats à l’acquisition du groupe fromager, ou la création d’un GIE qui achèterait les excédents laitiers et en contrôlerait le volume et les prix en fonction du marché. Ces différentes solutions permettraient à Entremont de ne plus subir seul les pertes dues aux excédents laitiers, que le groupe n’arrive plus à valoriser suffisamment. Comme l’explique à Agra alimentation Christian Mazuray, p.d-g d’Entremont Alliance, les difficultés du groupe viennent du prix trop élevé du lait, qui entraîne une perte de compétitivité par rapport aux intervenants étrangers. Le salut d’Entremont comme de bien d’autres entreprises laitières dépendra donc aussi des nouvelles régulations qu’il est urgent de prévoir au plan national et communautaire.
Quelles sont les causes des difficultés que traverse actuellement Entremont ?
Les difficultés d’Entremont sont uniquement liées au prix du lait, qui nous empêche d’être compétitifs. 65 % de notre production (poudre, pâtes pressées) n’a pas de possibilité de différenciation, contrairement à nos fromages AOC, et nous expose donc directement à la concurrence des pays européens. La France tente de s’exonérer de la situation laitière européenne, avec un prix du lait supérieur de 15 à 20 % aux prix pratiqués dans les autres pays européens.