Volailles
Faut-il craindre le Brésil ?
Sûr de son modèle de politique agricole, le Brésil défend la compétitivité de sa filière agroalimentaire. Son président Luiz Inacia Lula da Silva l’aura d’ailleurs mise en avant lors du sommet de la FAO à Rome, qui se clôture aujourd’hui. Communément appelé la ferme du monde, avec une production de 140 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux, le Brésil est devenu le premier exportateur et le troisième producteur mondial de poulets. En 2007, il a exporté 3,287 millions de tonnes, soit 31% de sa production totale. Une part qui ne devrait pas dépasser 40%, selon l’ABEF (Association des producteurs et exportateurs brésiliens de poulet). De par ses barrières tarifaires dissuasives et ses quotas restrictifs, le marché intérieur européen ne représente en moyenne que 13 à 18% des volumes exportés du pays sud-américain. En 2008, le Brésil prévoit de s’attacher particulièrement au développement du marché chinois, qu’il ne touche qu’à travers ses exportations vers Hong-Kong. Si l’Europe ne semble donc pas être un enjeu majeur, le Brésil positionne facilement ses volailles à prix compétitif dans les pays du Moyen-Orient et sub-sahariens, prenant des parts de marché sur des débouchés historiques de la France. En 2006, les volumes de volailles françaises exportés vers le Moyen-Orient ont diminué de 31%.
A l’heure où la FAO clôture son sommet international à Rome après trois journées de réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour tenter de gérer ce que tout le monde consent désormais à appeler la crise alimentaire mondiale, le Brésil était présent à Paris la semaine dernière à travers l’ABEF, l’Association des producteurs et exportateurs brésiliens de poulets. Chargée de promouvoir le poulet brésilien dans le monde, l’association venait redorer le blason d’une production critiquée et crainte, principalement en Europe.