Interview
La charcuterie défend mieux ses volumes que ses marges, selon Robert Volut, président de la FICT
Les industriels de la charcuterie n’ont jamais connu pires négociations avec les distributeurs que cette année, tient à faire savoir Robert Volut qui en avait d’ailleurs prévenu lorsque la LME n’était encore qu’à l’état d’ébauche. Le président de la FICT pointe le refus essuyé par ses adhérents de toute hausse tarifaire et s’en prend à ces distributeurs qui « paupérisent l’offre » en ne misant que sur les MDD et les premiers prix au risque d’amplifier l’appel aux importations. Elément de consolation, les consommateurs se sont montrés attachés aux produits charcutiers, alors même que la crise affecte si durement d’autres catégories de produits alimentaires.
Pour les marges des entreprises industrielles du secteur de la charcuterie, l’année 2008 a été « détestable ». En effet, explique Robert Volut, président de la Fédération des industriels charcutiers-traiteur (FICT), au moment où les autres matières premières flambaient (en 2007), le cours du porc baissait encore, à cause de l’effet retard lié au temps de gestation des animaux. En revanche, c’est entre mai et novembre 2008 que les industriels se sont trouvés confrontés à une hausse sur le porc de 15 % en moyenne annuelle, avec même des pics de 30 %.