Prix de la viande
La hausse ne profite à personne ?
La hausse du prix du bœuf dont se plaint le consommateur n’aurait bénéficié à personne. S’il se paie 24 % plus cher qu’il y a dix ans en magasin, il rémunère de moins en moins les producteurs et le maillon intermédiaire – industrie et commerce – n’y trouve pas pour autant son compte. Telle est la leçon, provisoire, que tire l’Observatoire des prix et des marges qui a remis un premier rapport au ministre de l’Agriculture. Parce qu’il l’avait commandé après les blocages d’usines du groupe Bigard par des éleveurs décidés à arracher de meilleurs prix au n°1 de la viande, Bruno Le Maire a choisi d’aller très vite pour rendre publics des travaux que Philippe Chalmin, président de l’Observatoire, a du diriger en tout juste six semaines. Une précipitation fort critiquée par le monde agricole mais dont le ministre tire profit pour lancer sans plus tarder des actions destinées à sauver l’élevage, le maillon manifestement perdant de la filière.
L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires vient de rendre son rapport préliminaire sur la filière viande bovine au ministre de l’Agriculture. Ce rapport, très attendu par toute la profession, montre sur dix ans une augmentation, liée à des charges nouvelles, de la marge brute des industriels et des distributeurs, alors que le prix payé au producteur, dont les coûts ont pourtant grimpé, est resté stable.
Un constat à affiner