En direct avec Gérard Blin, président de Cofalec
La levurerie veut une révision de la politique sucrière européenne
Confrontée à une pénurie de matières premières, l’industrie de la levure demande à Bruxelles de revoir sa politique sucrière. Cofalec, la Confédération des fabricants de levures de l’Union européenne, demande à la Commission européenne de mettre dans ses priorités la refonte de sa politique sucrière en vue de garantir un « approvisionnement stable et concurrentiel » en matières premières pour ses bio-industries.
L’industrie de la levure de l’UE s’interroge en réalité sur le sens des récentes mesures prises par la Commission dans le secteur sucrier, mesures qui, à ses yeux, se traduisent par « l’assèchement des ressources de l’UE si nécessaires au développement du secteur des levures en Europe ». Ce secteur se heurte, selon la Confédération, « à une pénurie dramatique de matières premières, en particulier la mélasse et le sucre industriel, comme le dénonce ici son président Gérard Blin dans l’entretien qu’il a accordé à Agra alimentation.
Vous affirmez que les mesures prises récemment par la Commission européenne dans le cadre de la réforme du secteur du sucre ont pénalisé le développement de l’industrie de la levure et ont créé une pénurie en matières premières. Pouvez-vous nous expliquer comment vous voyez les choses ?
Gérard Blin : Tout aurait pu fonctionner comme prévu si, quelques mois après la réforme du secteur sucrier, le cours mondial du sucre n’avait flambé, ce qui n’était pas arrivé depuis trente ans.