Matières premières
La volatilité des prix s’est installée… pour durer
L’instabilité des prix agricoles est revenue, et même leur volatilité forte et soudaine un peu comme en 2007-2008. Or, c’est un facteur pour le moins perturbant dans les relations au sein de la chaîne alimentaire. Pour le consommateur, la plupart des produits qui entrent dans son panier habituel y ont un peu échappé jusqu’ici grâce au rôle d’amortisseur qu’ont joué les politiques agricoles (la PAC en particulier jusqu’à une époque récente) et aux efforts de productivité de l’industrie comme du commerce alimentaires. Aujourd’hui, les industriels, pris entre la demande d’un meilleur revenu pour les agriculteurs et la pression de leurs clients distributeurs, ont en tout cas besoin pour leurs approvisionnements en matières premières de trouver plus de transparence sur les marchés. C’est ce que leur promettent les promoteurs de nouveaux contrats à terme, par exemple avec les dérivés du lait qui démarrent sur Euronext. C’est pareillement pour remédier à une trop grande opacité des circuits alimentaires d’aval que les pouvoirs publics lancent un nouvel Observatoire des prix et des marges.
Depuis cet été, les prix auxquels les industriels de l’agroalimentaire achètent leurs matières premières se sont mis à grimper, tant les denrées d’origine agricole ou maritime que les produits tropicaux comme le cacao ou le café. En trois semaines, le prix du blé a flambé de +80% après les incendies en Russie et le café est devenu 20 à 40% plus cher qu’au début de l’année. La hausse du dollar s’est cumulée avec des données objectives et des anticipations pessimistes sur les récoltes.