Nouvelle Pac
L’Ania veut une politique ambitieuse pour l’après 2013
L’heure est à la réflexion sur la Pac d’après 2013. Le ministre français Bruno Le Maire milite activement auprès de chacun de ses homologues au sein du Conseil agricole européen pour leur faire admettre la nécessité d’une politique de régulation des marchés sans pour autant revenir forcément aux instruments décriés d’hier. Il a aussi consulté les professionnels dans le cadre du « grand débat » qui s’est conclu au ministère en octobre dernier. Les milieux agricoles ne sont pas les seuls concernés et l’industrie alimentaire, dans le cadre de la commission Agriculture de l’Ania, a pris une position désormais officielle sur le sujet dont on lira ici l’essentiel.
Selon Bruno Hot, qui préside cette commission, « l’industrie ne peut se passer d’une politique agricole commune repensée à nouveaux frais ». Les quotas que sa profession, l’industrie sucrière, peut regretter d’avoir perdus, ne sont pas une protection absolue, comme l’illustre la crise laitière aujourd’hui. A l’instar des agriculteurs, les industriels ne veulent donc pas d’une Pac a minima et ils demandent qu’elle ait la capacité de lisser les sautes excessives de prix. Les excès tant à la hausse qu’à la baisse ne sont pas supportables, des mécanismes doivent être trouvés, tout en préservant les spécificités de chaque filière. Ceci ne préjuge pas des positions, encore à préciser, que les différentes branches de l’industrie alimentaire pourront prendre dans le débat ouvert par la loi de modernisation agricole (LMA) sur la contractualisation entre producteurs et industriels.
Les tensions survenues il y a deux ans sur les marchés alimentaires mondiaux ont montré que la volatilité extrême des prix agricoles pénalise l’ensemble des intervenants de la chaîne alimentaire, souligne l’Ania au terme de sa contribution au « grand débat » sur la Pac. Il convient donc de disposer de nouveaux mécanismes efficaces permettant d’une part de limiter l’amplitude de la volatilité des prix et d’autre part de sécuriser l’approvisionnement agricole en cas de crises.