AG du Sniv SNCP
Les défis des filières viande
C’est une profession inquiète qui s’est réunie en assemblée générale le 5 octobre à Paris. L’industrie des viandes (Sniv SNCP) s’inquiète des distorsions de concurrence, avec l’Allemagne notamment, et de la difficulté à restructurer les élevages porcins, pour ne citer que deux de ses préoccupations les plus pressantes. Plus globalement, l’industrie de la viande est affectée par ce qu’on doit bien appeler le démantèlement de la régulation européenne. Et la très grande volatilité des matières premières qui s’ensuit est une caractéristique tout à fait nouvelle du marché à laquelle il va bien falloir s’adapter, l’hypothèse d’une régulation mondiale ne semblant pas devoir se concrétiser prochainement. Alors que tous ses repères sont ébranlés et que l’avenir de la consommation de viande en Europe semble promis à la morosité, l’industrie des viandes française n’entend pas pour autant se laisser abattre. Outre ses propositions « pour une nouvelle compétitivité des filières viandes françaises », elle a eu la bonne idée de donner la parole à des industriels européens du secteur, qui ont confié certaines de leurs réflexions à Agra alimentation.
Dans le débat sur la forte progression de la production porcine en Allemagne (+ 23 % entre 2000 et 2009), la question sur le bas coût de la main d’œuvre en Allemagne fait rage en France. La filière viande a d’ailleurs lancé une pétition « Stop au dumping social allemand » sur le sujet. Mais les industriels européens invités par le Sniv SNCP évoquent d’autres raisons de la compétitivité allemande, que les Français ont du mal à entendre, focalisés sur cette question du coût de la main d’œuvre et sur la nécessaire restructuration de la filière porcine.