Matières premières
Les grands industriels épargnés, mais ensuite ?
Contre toute logique, la flambée des prix agricoles n’a pas empêché les ténors de l’industrie alimentaire mondiale de dégager d’excellents résultats sur 2007 et même début 2008. Des analystes maintiennent donc leur note positive sur le secteur mais avec un bémol désormais à cause des risques de mévente pour les grandes marques dès 2008. Ainsi, Groupama Asset Management, qui focalise ses recommandations sur les seules grandes sociétés cotées (Nestlé, Unilever, Danone, Cadbury, Numico…) vient de corriger à la baisse sa note sectorielle, de même que celle – demeurée neutre jusque là – des groupes de distribution. Une vision que l’on ne saurait extrapoler, bien sûr, à l’ensemble du tissu des entreprises alimentaires dont le marché est surtout français, pas plus d’ailleurs qu’à tous les types de commerces, étant donné la très vive concurrence qu’a introduite la loi Chatel et que va amplifier la loi LME.
« Tout au long de l’année dernière, la violence inédite de la flambée des matières premières nous a fait nous poser beaucoup de questions, et nous attendions avec une certaine inquiétude les premiers résultats des entreprises sur l’exercice », explique Valérie Gadon, de Groupama Asset Management, à propos de la poignée de très grandes entreprises alimentaires cotées sur les places boursières internationales. « Mais les cash flow restent élevés, et au fil des trimestres, les résultats nous ont rassuré ».