Marketing
Les seniors, marché à fort potentiel, attendent plus d’innovations
Les retraites sont au cœur de l’actualité en France. Mais en est-il de même pour les retraités ? Pas vraiment. La cible des seniors qui ne fera que croître dans l’avenir pour représenter en 2020 le tiers de la population française reste jusqu’ici par trop ignorée des industriels de l’agroalimentaire comme des entreprises de services et de commerce. Tel est le constat que formule Sophie Schmitt, co-fondatrice de SenioSphère, un cabinet de conseil qui accompagne les entreprises dans la mise au point de produits ou de services adaptés aux plus de 50 ans. Comment faut-il s’adresser aux seniors, une catégorie hétérogène qui regroupe à la fois les anciens, nés entre 14-18 et 1945 (84-93 ans) et ceux issus du Baby Boom d’après guerre (53-63 ans)? Intervenant le 29 avril à l’université de Dijon, lors d’un colloque organisé par Welience avec le soutien du pôle de compétitivité Vitagora, Sophie Schmitt a donné les principaux axes de recherche. Première règle de base : segmenter l’offre. On ne peut pas s’adresser de la même manière à un « Papy Boomer » qui a le temps et les moyens de s’occuper de ses petits enfants comme à un senior « mature », vivant seul ou en maison de retraite par exemple. Deuxième règle : prendre en compte toutes les dimensions du produit. « Sur cette cible il faut penser à l’usage et au stockage du produit, et pas seulement au goût ou à la texture ».
Il y a bien des signes : Jane Fonda est une des égéries de L’Oréal. Annie Girardot témoigne sur la maladie d’Alzheimer. Et les « cheveux gris » s’affichent désormais fièrement dans les publicités! Reste que le vieillissement de la population, qui est un phénomène mondial, ne s’est pas encore traduit par de grandes innovations ni par des ruptures dans les pratiques de consommation. Seules quelques marques (Nintendo avec Brain Age, Afflelou avec Forty ou encore Danone avec Danacol et Densia en Espagne) se sont lancées.