Les ministres européens de l’Agriculture se réunissaient ce mercredi 12 février à Bruxelles pour examiner la situation provoquée par la découverte de viande de cheval dans des produits supposés issus de bovins, que ce soit dans des hamburgers comme en Irlande ou des plats plus cuisinés comme en Grande Bretagne ou en France. Les enquêtes menées dans différents pays n’ont pas permis pour l’instant de déterminer dans quel pays la viande de cheval a été frauduleusement étiquetée comme étant du boeuf. Le discours officiel, tant en France que dans les autres pays de l’Union, est qu’il ne s’agit en aucun cas d’une crise sanitaire telle que celle connue lors de la vache folle ou de la grippe aviaire. Tout est donc mis en œuvre pour rassurer les consommateurs, sur ce point. Les dirigeants européens n’hésitent d’ailleurs pas à rendre responsables de cette crise des fraudeurs, le terme de maffia étant même utilisée par le ministre français de la consommation, Benoît Hamon. Les professionnels du secteur ont quasiment unanimement réagi pour rappeler une de leurs très anciennes revendications, exigeant un étiquetage obligatoire de l’origine des viandes utilisées dans les produits transformés. Une demande qui ne sera sans doute pas satisfaite dans l’immédiat, le porte-parole de Tonio Borg, commissaire européen à la Santé et à la Politique des consommateurs ayant fait savoir, avant la réunion des ministres « qu’une telle mesure serait prématurée ».
L’affaire de la viande de cheval vendue comme issue de bovins a eu un profond retentissement en France de part une large couverture médiatique et de l’écho rencontré au plus haut niveau de l’Etat. Ainsi, le président François Hollande lui-même a évoqué le lundi 11 février, lors d’un déplacement que « des sanctions devront être prononcées » dans cette affaire. « Il y a eu des manquements, visiblement, des profits, des comportements inadmissibles, des sanctions devront être prononcées, administratives et pénales si le dossier le justifie », a déclaré le chef de l’Etat.