Industrie/Commerce
L’industrie alimentaire aura craint jusqu’au dernier moment le forcing des distributeurs
Mis sous pression par la grogne sur le pouvoir d’achat, les pouvoirs publics ont perdu un peu de leur sang-froid. En effet, quinze jours après avoir adopté en conseil des ministres un projet de loi qui ne le prévoyait pas, le gouvernement a quand même envisagé, au moins pendant 24 heures et sur demande expresse de l’Elysée, d’autoriser les distributeurs à négocier les tarifs de leurs fournisseurs. En fait, le 20 novembre au matin, il a à nouveau changé d’avis et finalement renoncé à faire adopter un tel amendement qu’auraient eu à discuter les députés le 21. Ces revirements successifs ont été révélés par les industriels qui savaient depuis quelques jours que Luc Chatel modifierait en ce sens son projet de loi sur la réforme de la loi Galland. Le président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-René Buisson, est alors monté au créneau, ainsi que le président de l’Ilec et ils ont fini par obtenir le retrait de « l’amendement maudit ». On en reste donc au texte du projet de loi Chatel tel qu’adopté par le gouvernement le 31 octobre. Toute la question est de savoir si ce n’est que partie remise : pour l’après-Municipales ? pour 2009 comme croit le comprendre le président Buisson… qui n’en voudra pas davantage à cette échéance, sauf fortes contreparties. Il attend aussi le début de 2008 pour voir comment la nouvelle donne agricole, plutôt haussière, pourrait moins prendre les industriels au dépourvu.
Agra alimentation : La négociabilité des tarifs et des CGV (conditions générales de vente) est-elle le seul levier pour obtenir les baisses de prix souhaitées par les apôtres du pouvoir d’achat ?