Volaille
Mobilisation générale pour garantir un avenir pérenne à Doux
Jeudi 31 mai au soir, le groupe Doux déposait auprès du tribunal de commerce de Quimper une déclaration de cessation de paiement, une décision que tous, plus ou moins attendaient, mais qui aura néanmoins surpris tout le monde. Les plus étonnés en furent le Premier ministre, Jean-Marc Ayraud lui-même, et son ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui le lendemain matin, sur les ondes ou sur les marches du ministère de la rue de Varenne assuraient que « tout était fait et des décisions en cours pour éviter un dépôt de bilan ». Le choix opéré par les dirigeants de la société de Chateaulin, dont les motivations réelles échappent encore à beaucoup, auront au moins permis de lever certaines hypothèques. Mais il ne s’agit que d’une mesure préservant le court terme et il faudrait être grand clerc pour prédire à quoi ressemblera le groupe dans quelques mois, qui sera aux commandes et dans quel environnement, recomposé ou non, il évoluera. Quant aux conséquences sociales qui, forcément en découleront, elles menacent d’être assez importantes. En outre, les négociations avec les salariés ne s’engagent pas dans un climat serein. Ceux-ci ont quitté la réunion du Comité central d’entreprise, du 5 juin, avec la très forte impression d’avoir été floués par la direction, alors qu’ils étaient prêts à œuvrer pour toute solution pouvant préserver l’emploi. Il faudra réellement tirer tous les enseignements de cette faillite, qui n’est pas seulement celle d’une entreprise, mais des faiblesses de toute une filière, connues et décrites depuis longtemps par de nombreux rapports.
Au lendemain de l’annonce du dépôt de bilan sollicité par le groupe Doux, le ministère du Redressement productif, qui essuie un baptême du feu particulièrement nourri, rappelait s’être mobilisé sans relâche pour trouver une solution permettant le maintien de l’activité du groupe et la sauvegarde de ses 4 000 emplois. « Charles Doux a pris la décision personnelle de refuser la cette solution qui permettait l’apport de 35 millions d’euros au groupe. Cette décision relève de sa seule responsabilité ».