Controverse
OGM : les clés du débat
Le gouvernement polonais a interdit le 2 janvier les cultures de maïs et de pomme de terre transgéniques, selon un communiqué officiel publié à l'issue du conseil des ministres. Sont concernés la pomme de terre Amflora du groupe BASF et le maïs MON 810 du groupe Monsanto, deux organismes génétiquement modifiés (OGM) autorisés dans l'Union européenne. On dit volontiers que la France est isolée dans sa position et qu’on ne peut refuser à des populations moins favorisées l’accès aux OGM. L’exemple de la Pologne montre que même des pays dont le niveau de vie peut encore largement progresser peuvent ne pas adhérer à la pensée agricole dominante au niveau mondial. Alors que l’Efsa a rendu son évaluation finale le 28 novembre, qui rejette définitivement les conclusions de l’étude menée par Gilles-Eric Séralini sur le NK603 et le Roundup (1), l’opposition de principe entre les « pro » et les « anti » rend tout débat impossible. Pourtant, ce sujet mérite une vraie réflexion collective.
De la seule perspective française, les OGM suscitent des débats à différents niveaux : éthique bien sûr, mais aussi agronomique et économique. Si l’on prend en compte les débats internationaux, les choses se compliquent encore. Certains pays du nord de l’Europe ont ainsi tendance à défendre la cisgénèse (introduction d’un gène de la même espèce, comme une forme de sélection accélérée), au motif qu’elle serait moralement plus acceptable, parce qu’ils sont actifs dans ce domaine de recherche.