Commerce extérieur
Un trou d’air sans précédent
Le déficit extérieur de la France n’a cessé de se creuser depuis six ans pour atteindre un record de 55,4 milliards d’euros fin 2008, ce qui fait paraître le résultat 2009 – à 43 milliards – tout juste un peu moins dramatique. Mais le gouffre est encore trop grand pour que le seul secteur agroalimentaire puisse le combler comme il le faisait encore autour des années 2000.
En réalité les capacités du secteur agricole et de l’industrie alimentaire à dégager un solde extérieur positif se sont sensiblement réduites ces dernières années. Et si excédent il y a encore, il a dégringolé de près de 39% en 2009, ne ressortant plus qu’à 5,4 milliards d’euros contre 8,8 milliards en 2008, selon les statistiques publiées par le ministère de l’Agriculture (ou 5,2 Mds contre 8,7 Mds selon le ministère des Finances).
Une première analyse de ces échanges laisse entrevoir certains îlots de résistance, dans les IAA hors boissons, mais ils ne suffisent pas à entretenir l’optimisme. De même, la nouvelle tendance à la baisse de l’euro face au dollar ne sera qu’un demi-atout quand nos échanges se font en majorité au sein de l’Union.
Le commerce extérieur de l’année écoulée reflète bien les problèmes des secteurs concernés. Frappée par une importante baisse des prix, l’agriculture française a connu en 2009 l’une des plus graves crises de ces dernières décennies, une crise qui a aussi touché l’industrie agroalimentaire avec une baisse de la demande.
En 2009, l’excédent commercial des deux secteurs est en baisse de 3,1 milliards d’euros sur l’Union européenne (UE) et de 0,2 milliard sur les pays tiers.