Réforme du secteur du sucre
Accord « historique » à Bruxelles
Les ministres de l’agriculture de l’UE sont parvenus le 24 novembre à Bruxelles, après trois jours de négociations, à un compromis sur une réforme du régime du sucre très sévère, même si elle est un peu moins drastique que celle proposée à l’origine par la Commission européenne. Cet accord, qualifié d’ « historique » par la présidence britannique de l’Union, prévoit une baisse du prix du sucre de 36% sur quatre ans (de 2006/07 à 2009/10), au lieu des -39% sur deux ans préconisés par la Commission européenne, une baisse de 38% du prix minimum de la betterave sur la même période et une compensation – non liée à la production — pour les planteurs équivalant à 64,2% de leurs pertes de revenu, contre 60% envisagés par Bruxelles. Pour accompagner les fermetures d’usines de transformation liées à cette réduction du prix, un fonds de restructuration sera créé, grâce à une cotisation des industriels qui maintiennent leur activité. Reste que, selon la Confédération internationale des betteraviers européens (Cibe), cette réforme va condamner « 120 000 planteurs et 80 sucreries » dans l’UE.
Evalué globalement à 6,3 milliards d’euros sur les quatre années, le fonds de restructuration permettra de soutenir les industriels qui arrêtent volontairement leur activité, mais aussi, pour 10% de l’enveloppe, les betteraviers qui cessent leur production, ainsi que les entreprises de travaux agricoles affectées. Il sera aussi utilisé pour octroyer un soutien supplémentaire aux usines et aux planteurs qui renonceront à produire dans les régions les plus touchées par la réforme car très peu compétitives.