Coronavirus
Chocs en stock
Avec une activité réduite de 4 % et une consommation gonflée de 6 % durant la dernière semaine de mars, le secteur agricole et agroalimentaire - pris dans son ensemble - doit, pour l’instant, rogner ses stocks et se réorganiser face au confinement. « Pas de pénurie alimentaire » évidemment, mais « beaucoup de ruptures » tout au long des chaînes, résume Michel-Edouard Leclerc. Concentrés sur les produits de conservation, les pics de consommation ont touché diversement les filières. L’adaptation est plus aisée pour les pommes, les carottes ou les pommes de terre, produits bruts et récoltés une fois par an. C’est plus difficile sur l’ensemble des chaînes longues (pâtes, produits laitiers, conserve…), aux flux très optimisés. Mais déjà, après le manque de stock, c’est le trop-plein qui se profile pour certains produits frais, causé par des changements brutaux d’habitude de consommation. Faute de débouché, la filière viande « cherche des frigos », les stocks d’asperge s’accumulent, et le Cniel tente de lisser le pic laitier de printemps. Sans que l’on sache encore quand finira le confinement.
Vu de loin, l’équation posée par l’Insee est toute simple : d’un côté, une activité freinée. Sur une semaine concernée par les mesures d’endiguement du coronavirus, l’activité du secteur agricole et agroalimentaire français a été grevée de 4 %, selon une note de l’Insee parue le 26 mars. La faute aux mesures de chômage partiel, de télétravail…
De l’autre côté, une consommation boostée. Les achats des ménages a augmenté de 6 % pour ce même secteur, suite aux comportements de stockage à domicile des ménages et à la fermeture d’une grande partie de la restauration hors domicile.