Hausse des aliments du bétail
Etat d’urgence pour l’élevage français
Et si les premières victimes des hausses des matières premières étaient les agriculteurs eux-mêmes ? En tout cas une partie d’entre eux, les éleveurs. La progression sans précédent des prix des céréales se répercute presque automatiquement dans les tarifs des aliments du bétail. Les fabricants ne peuvent pas faire autrement tant leurs taux de résultat sont minces. Quand bien même, ils cherchent des alternatives comme l’importation de maïs venant d’Amérique du Sud. Il n’empêche : coincés entre des coûts qui flambent et des distributeurs récalcitrants à faire passer des hausses auprès du consommateur, les éleveurs n’ont plus beaucoup de solution à leur portée. C’est dans cette atmosphère compliquée que doit s’ouvrir le salon de l’élevage Space, à Rennes, le 11 septembre. Les éleveurs y seront d’autant plus attentifs aux propos de Nicolas Sarkozy.
«La situation n’a jamais été aussi tendue et grave », a martelé le 5 septembre Guillaume Roué, le président de l’interprofession porcine Inaporc. En cause : la flambée des cours des céréales depuis plusieurs mois qui provoque celle des prix des aliments composés pour le bétail. « La hausse a surpris tout le monde », affirme Adolphe Thomas, président du Syndicat des industriels de l’alimentation animale (Sniaa). Premièr domaine touché : la filière porcine, où le taux de l’aliment dans la ration est un des plus élevés.