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Hausse des coûts des engrais : les fondamentaux et l’énergie en question
L’indice des prix d’achats des moyens de productions agricoles (IPAMPA), en hausse de 0,7% en février, à 123,6 points, et de 8,7% sur un an, selon l’Insee, montre que les coûts en agriculture suivent la hausse des cours des matières premières. L’indice se rapproche actuellement de son niveau le plus haut atteint en juillet 2008 à 126,7 points, moment où les prix agricoles avaient eux aussi touché des sommets. Selon l’Insee, les principaux facteurs de hausse des coûts de production en agriculture sont l’énergie, +2,2% en février et +22,1% sur un an, les engrais et amendements, +1,4% en février et +18,8% en un an, et l’alimentation animale, +1,1% en février et +20,4% sur un an. Si la demande en matière première agricole, et donc en engrais, participe à la hausse des cours des intrants agricoles, les prix de l’énergie jouent aussi un rôle. Plus particulièrement dans la production d’azote, dont 50% du prix est lié au gaz naturel pour les ammonitrates, et 80% pour l’ammoniac.
«A la fin janvier, on note une reprise de la consommation d’engrais azotés en France », indique Philippe Eveillard, responsable agriculture et environnement de l’Unifa, interprofession des industriels de la fertilisation. Cependant, selon lui, le deuxième apport d’azote de mars, sous forme d’ammonitrates, n’a pas encore été valorisé dans toutes les régions en raison du manque de précipitations. « L’actuelle sécheresse touchant les zones de production de grandes cultures en France fait craindre pour le troisième apport d’azote », signale Philippe Eveillard.